vendredi 10 juin 2016

Damoiseau Libroiseau

Des fois j'ai la nostalgie de l'annéee 1999... c'était l'bon temps...
Umbra et Imago étaient encore bien inspirés back in the day (pas encore tout à fait dérapés dans le grotesque, c'était cool):
https://www.youtube.com/watch?v=gkjmJLpbe3g

J'aimerais pouvoir lire Nietzsche en VO, ça ce serait la classe.. j'ai commencé avec l'extrait suivant :



Idyllen aus Messina.
Prinz Vogelfrei.
So hang ich denn auf krummem Äste
Hoch über Meer und Hügelchen:
Ein Vogel lud mich her zu Gaste
Ich flog ihm nach und rast' und raste
Und schlage mit den Flügelchen.
Das weisse Meer ist eingeschlafen,
Es schläft mir jedes Weh und Ach.
Vergessen hab' ich Ziel und Hafen,
Vergessen Furcht und Lob und Strafen:
Jetzt flieg ich jedem Vogel nach.
Nur Schritt für Schritt – das ist kein Leben!
Stäts Bein vor Bein macht müd und schwer!
Ich lass mich von den Winden heben,
Ich liebe es, mit Flügeln schweben
Und hinter jedem Vogel her.
Vernunft? – das ist ein bös Geschäfte:
Vernunft und Zunge stolpern viel!
Das Fliegen gab mir neue Kräfte
Und lehrt' mich schönere Geschäfte,
Gesang und Scherz und Liederspiel.
Einsam zu denken – das ist weise.
Einsam zu singen – das ist dumm!
So horcht mir denn auf meine Weise
Und setzt euch still um mich im Kreise,
Ihr schönen Vögelchen, herum!

Idylles de Messine.
Prince Vogelfrei


Ainsi je m’accroche aux branches tordues
Haut au-dessus de la mer et des collines:
Un oiseau m'a invité
Je me suis envolé après lui et me précipite, me précipite
En battant des ailes.



La mer blanche est endormie,
Chaque malheur et misère s’endort en moi.
J’ai oublié l’objectif et le port,
Oublié la peur, la louange et la punition:
Maintenant, je vole après chaque oiseau.




 Pas à pas - ce n'est pas une vie!
Une jambe après l'autre rend fatigué et lourd!
Je me laisse soulever par les vents,
Comme j' aime cela, planer avec des ailes
Et derrière chaque oiseau.




 La raison? - C'est une sale affaire:
La raison et la langue trébuchent beaucoup!
Voler m'a donné une nouvelle force
Et m’a enseigné des affaires plus agréables,
Chanter et plaisanter et le théâtre d'opérette.



Penser en solitaire – c’est avisé.
Chanter en solitaire – c’est stupide!
Donc, j'ai écouté attentivement ma mélodie / sagesse
Et asseyez-vous tranquillement/en silence autour de moi en cercle,
Vous beaux petits oiseaux!

Et alors comme c'est trop fun d'en apprendre tous les jours, Idylles de Messine est une version sensiblement différente du chant "Dans le Sud" publié dans "Le gai savoir" où notamment les beaux petits oiseaux un peu trop bisounours pour le joyeux Nietzsche sont devenus oiseaux méchants, et avec un couplet mélo bonus en additional feature (ok bon ça n'intéresse que moi je sais, c'est le principe même de ce blog ;) ):

Asseyez-vous autour de moi,
En silence, oiseaux méchants !

Si jeune, si faux, si vagabonds,
Vous semblez être faits pour aimer,
Et pour tous les jolis passe-temps ?
Dans le nord, — j’hésite à l’avouer, —
J’ai aimé une femme, vieille à pleurer :
« Vérité » s’appelait cette vieille femme…

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